Les citoyens et citoyennes du Québec peuvent signer une pétition en ligne sur le site de l’Assemblée nationale du Québec pour réclamer une consigne sur les bouteilles de vin et spiritueux. La campagne Verre : la fin du gaspillage, je signe pour la consigne amorcée récemment prend un autre tournant avec le lancement de la pétition en ligne.
Initiée conjointement par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Syndicat des Métallos (FTQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec/FTQ), la pétition peut être signée en ligne. Déjà en décembre, des militants des trois organisations syndicales ont amassé quelque 10 000 signatures, principalement en approchant des clients de la SAQ à l’entrée d’une vingtaine de succursales à travers le Québec.
« Ce qu’on propose, c’est que la SAQ organise la collecte des bouteilles à travers son vaste réseau grâce à une consigne. Les citoyens auraient droit à un crédit sur leur carte de fidélité de la SAQ (Inspire) pour chaque bouteille rapportée. Ces dernières seraient acheminées vers les centres de tri pour être triées par couleur et que le verre puisse y être conditionné pour un autre usage. Une part importante de ce verre, broyé sous forme de calcin pourrait entrer dans la composition de nouveau verre, notamment à l’usine de fabrication de verre d’Owens Illinois à Montréal », explique l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.
Pour l’heure, seulement 14 % du verre placé dans les bacs et les sacs de recyclage est effectivement recyclé. « C’est désolant lorsqu’on sait que 218 millions de bouteilles de vin et spiritueux sont vendues chaque année au Québec. Le laisser-faire a duré trop longtemps. Le Québec est une des seules provinces à ne pas avoir de consigne sur les bouteilles de verre. Pourtant, on sait que le système de consigne fonctionne bien : le taux de recyclage et de récupération des bouteilles de bière approche des 100 %. Le gouvernement et tous les partis politiques doivent agir rapidement pour instaurer une consigne », fait valoir Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).
Les trois organisations invitent la population à signer massivement la pétition pour que l’État québécois et plus spécifiquement la société d’État qui gère la vente et la distribution de l’alcool au Québec assument leurs responsabilités.
« Il y a de quoi être fiers de notre société d’État. Mais l’absence de consigne et les taux très bas de recyclage viennent jeter une sérieuse ombre au tableau. Un coup de barre s’impose. Les Québécois sont rendus là. Ils font déjà le geste de recycler et ils se sentent floués parce que ça ne fonctionne pas bien. On l’a entendu plusieurs fois quand on a fait signer la pétition aux portes des succursales, les clients n’attendent que le signal de départ pour ramener leurs bouteilles », croit le président de la section locale 3535 du SCFP-Québec, Joël Latour qui représente les travailleurs et travailleuses des centres de distribution de la SAQ.