Au fil des ans, les gouvernements du Québec et du Canada sont parvenus à convaincre les citoyens qu’ils n’avaient plus les moyens de financer les programmes sociaux créés dans les années 1960 et 1970. Pire, ils nous ont convaincus qu’ils ne parvenaient pas à payer les activités courantes et que, par conséquent, ils devaient effectuer des compressions dans les programmes sociaux. Ceux-ci, rappelons-le, ont été créés pour réduire les écarts entre les plus riches et les plus pauvres.
Ainsi, les gouvernements ont réussi à attirer notre attention sur la colonne des dépenses. Ils nous ont persuadés de la nécessité d’accepter ces compressions afin d’éviter que « l’État ne s’affaisse sous le poids de ses dettes », comme disait un ex-premier ministre du Québec. Freiner la hausse des coûts des services publics serait devenu incontournable.
Regarder la colonne des revenus
Pourtant, nous devons aussi regarder la colonne des revenus. Nous découvrons alors que les gouvernements se privent volontairement de revenus en accordant de généreuses baisses d’impôts, non seulement aux entreprises, mais aux plus nantis de la société.
Mais il y a plus. Selon diverses sources, les tricheries fiscales telles que l’évasion fiscale, les planifications fiscales agressives et les paradis fiscaux font perdre des milliards de dollars aux États. Chez nous, en général, les gouvernements du Québec et du Canada font le choix politique de ne pas récupérer ces milliards de dollars en impôts, alors que ces sommes pourraient financer leurs interventions sociales. Ils préfèrent s’attaquer à la petite criminalité, comme celle du travail au noir de la classe moyenne, plutôt qu’à la grande criminalité, telle que l’évasion fiscale des plus riches.
L’existence de paradis fiscaux est particulièrement choquante et inéquitable aux yeux des contribuables de la classe moyenne. Nos gouvernements, très influencés par le milieu des banques et de la finance, permettent aux mieux nantis de mettre à l’abri du fisc une partie de leur richesse et, par le fait même, de devenir de plus en plus riches. La population, qui a elle-même contribué à cet enrichissement, ne peut pas en profiter bien souvent.
Une part de la solution au manque de ressources financières des États réside dans l’abolition des paradis fiscaux et dans toutes les formes de tricheries qui s’y apparentent.
Voilà pourquoi les citoyennes et les citoyens québécois doivent faire échec aux paradis fiscaux. Il est temps d’agir.